Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler du kaizen. Kezako le kaizen ? C’est un concept qui nous vient du monde de l’entreprise japonais. Non non, ne partez pas tout de suite ! C’est intéressant quand même. Ça signifie « amélioration continue ». Oui, ça sonne moins exotique en français. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai gardé « kaizen ». Alors c’est quoi le kaizen ? Je ne vais pas m’attarder sur ce qu’on en fait dans le monde de l’entreprise, non, ça c’était juste pour mettre le mot dans son concept. Il nous intéresse ici pour ce que nous pouvons en faire dans notre domaine personnel. Notre domaine à nous. Le jardin que nous cultivons pour nous, et aussi pour les autres. Puisque n’oublions jamais que nous sommes interdépendants. Le bien que je me fais rejaillit sur les autres, dans mon entourage immédiat et moins immédiat.
Le kaizen consiste à amener un changement dans sa vie de façon très progressive, de sorte que rien ne se fasse avec effort, mais au contraire, se produise naturellement, comme allant de soi. Le kaizen découpe un « grand » objectif un peu difficile à atteindre, en plusieurs petits objectifs faciles à atteindre. On a inventé la cuillère parce que c’est plus facile d’avaler une cuillerée que d’avaler le contenu d’une louche en une seule fois. Le kaizen c’est la cuillère des bonnes résolutions.
Le 1er de l’an c’est le jour symbolique du changement, le jour des bonnes résolutions. Où en êtes-vous de votre bonne résolution de cette année 2017, 54 jours après ? Si vous l’avez tenue, vous n’avez pas besoin du kaizen. Sinon, lisez ce qui suit.
Exemple d’une bonne résolution : à partir de demain (vous remarquerez que c’est souvent à partir de demain, ou de lundi prochain, ou du mois prochain … mais j’aurai l’occasion de vous reparler de cette tendance à la procrastination …) je me mets au sport ! Et c’est parti, le lendemain, vous partez courir. Objectif : courir 1 heure. Au bout de 5, ou 10 ou 20 minutes, voire au bout de l’heure que vous vous étiez fixée, vous êtes tout tremblant, flagada, au bord de la nausée ou en hypoglycémie et prêt à vider le frigo. Bref, vous concluez que le sport ce n’est pas pour vous. Vous vous êtes dégoûté tout seul. Vous rangez vos chaussures bien au fond du placard.
Autre exemple : j’arrête la mal-bouffe ! Alors (si vous êtes comme moi), vous allez à la librairie, vous achetez le super bouquin qui va tout vous dire sur le lactose, le gluten, le sucre, la viande, les œufs, les colorants, les additifs, les pesticides … Ce bouquin vous dit que vous pouvez jeter tout ce que vous avez dans votre frigo (je sais, j’ai acheté le même). Vous mettez toute votre famille à la diète (c’est pour son bien, on est d’accord). Les gratins, la tartiflette et la fondue bourguignonne c’est terminé. Place au tofu et aux falafels aux pois chiches. Si vous faites ça du jour au lendemain, il y a fort à parier que l’expérience n’ira pas au-delà de 3 jours. Toute la famille va se révolter, à commencer par vous, et vous reprendrez très vite vos anciennes habitudes alimentaires.
Pourtant, ces 2 exemples de bonnes résolutions, exercice physique et nourriture saine, sont valables car sources de bien-être à terme. Le mot clé dans la phrase qui précède c’est « à terme ». Mettre fin à des habitudes de vie très ancrées n’est pas une chose facile.
Si un changement se fait trop brutalement dans notre vie, notre cerveau se met en mode « combat ou fuite », ce qui nous incite à revenir dès qu’on l’on peut à nos anciennes habitudes. Il faut donc amener notre cerveau à accepter le changement, et ça se fait avec le temps, sans brusquer les choses. Pour le sport, ça signifie ne pas aller au-delà de ses capacités pour que le corps comprenne ce qu’on attend de lui et comprenne que ça ne lui fait pas mal. Peu à peu, le corps intègre le message et on peut aller plus loin dans l’exercice physique qui devient un plaisir. Pour l’alimentation, on peut déjà décider de consommer plus de légumes et moins de pâtes, de varier petit à petit, en prenant plaisir à tester de nouvelles choses. On aura plus de chances d’inscrire un nouveau mode alimentaire dans la durée.
Alors, c’est quoi votre bonne résolution ? Et comment allez-vous la découper en petites résolutions ?